Littérature française, littérature marocaine

Rencontre avec Fouad LAROUI (CRM, 28 mars 2018)

Fouad Laroui est écrivain, nouvelliste (L’étrange affaire du pantalon de Dassoukine, Prix Goncourt de la Nouvelle en 2013…) et romancier (L’Insoumise de la porte des Flandres, 2017…). Sa venue à l’IUT les 28 et 29 mars était organisée par Emilie Fort-Ortet (enseignante de littérature en Carrières Sociales).

Le mercredi 28 mars, il s’est entretenu avec les 2A BIB en répondant aux questions d’Ahes (2A BIB) et d’Ulysse (2A ED-LIB) qui ont présenté dans un premier temps le parcours atypique de cet homme de lettres : élève au lycée Lyautey de Casablanca, diplômé de l’Ecole des Ponts et Chaussées, directeur d’une usine de phosphates, docteur ès sciences économiques, professeur des sciences de l’environnement puis de littérature française… Les cordes de Fouad Laroui sont nombreuses.

Commentant un extrait de sa nouvelle « Jay ou l’invention de Dieu », celui-ci a expliqué qu’il se mettait en scène dans ses récits afin d’introduire un point de vue subjectif et de susciter en retour la réflexion du lecteur. Il se situe ainsi dans la lignée de Sartre et du Nouveau Roman qui contestent le point de vue omniscient dans le roman. Par ailleurs, interrogé sur son emploi de l’ironie, Fouad Laroui a précisé qu’il ne s’agissait pas d’un parti-pris, mais que cette distance faisait partie intégrante  d’un style personnel.

Vivant lui-même entre plusieurs cultures, ayant beaucoup voyagé, il a à coeur d’être un « passeur » de cultures qui brise les préjugés. Quant à sa langue d’écriture, le français, l’auteur la qualifie de « quasi-maternelle« . Dans l’un de ses essais, Le Drame linguistique marocain (Zellige, 2011), il évoque le problème qu’engendre la situation de diglossie entre l’arabe littéraire et l’arabe dialectal au Maroc et la nécessité pour beaucoup d’auteurs d’écrire en français.

Pour finir, l’écrivain, qui a réfléchi sur les caractéristiques d’une littérature de l’immigration dans D’un pays sans frontières (Zellige, 2015), a exposé son intérêt pour « les littératures de pont » qui interrogent les rapports entre les cultures.

Chaleureux, véritable pédagogue, Fouad Laroui nous a donné à mieux comprendre son univers. Nous le remercions vivement de cette heure passée en sa compagnie.